Indemnisation d’une victime d’une amputation du membre inférieur

L’amputation du membre inférieur induit une réduction de l’autonomie des patients dans les activités de la vie courante.Afin d’obtenir une indemnisation la plus juste possible, la victime d’une amputation d’un membre inférieur doit faire l’objet d’une évaluation fonctionnelle complète lors de l’expertise médicale.

Expertise d’une victime d’une amputation du membre inférieur

Même si la conception des composants prothétiques et les programmes de rééducation sont en constante amélioration, les résultats fonctionnels des personnes ayant subi une amputation  devraient pouvoir encore être améliorés.

Marche après une amputation

En effet, de nombreuses victime d’une amputation du membre inférieur parviennent à trouver des solutions d’appareillage efficace pour la marche à plat parmi l’offre disponible sur le marché. Mais, les blessés amputés et  appareillés continuent à décrire certaines situations comme limitant leur locomotion comme les escaliers, les pentes et les devers.

Les limitations fonctionnelles peuvent s’expliquer par les fonctionnalités des composants prothétiques mais leurs difficultés peuvent aussi provenir d’une mauvaise utilisation de la prothèse par manque d’un processus de rééducation adapté. Finalement, il apparaît clairement que, concernant la biomécanique de la marche des personnes amputées, les points de vue du clinicien et de l’ingénieur sont complémentaires et doivent être associés.

Dans la littérature, de nombreux auteurs sont intéressés à la marche des personnes ayant subi une amputation mais très peu ont confronté les points de vue clinique et biomécanique.

De plus, beaucoup d’études ont porté sur la marche à plat. Les études sur la locomotion dans les situations d’escalier, de pente ou de devers sont plus rares. De plus en plus d’équipes s’intéressent aujourd’hui à ces situations mais les étudient souvent de façon isolée les unes par rapport aux autres.

L’étude biomécanique de la locomotion de la personne amputée nécessite de prendre en compte toutes ses situations que les personnes sont susceptibles de rencontrer dans la vie de tous les jours.
les patients vivant à domicile continuent de marcher avec leur prothèse de manière très variable quant au nombre de pas effectués, tous les patients examinés dans le cadre de cette étude marchent et portent leur prothèse de façon quotidienne. Cette conclusion concerne la partie majoritaire des patients qui retournent vivre à domicile après leur amputation, et qui sont capables de se verticaliser seuls,

Pour le niveau d’amputation, les performances effectuées par les patients présentant une amputation conservant le genou sont systématiquement et très significativement plus élevées que celles des patients amputés plus proximalement. Ce résultat s’explique probablement par le fait que la préservation du genou est importante pour la réhabilitation avec appareillage, parce qu’elle demande une moins grande consommation d’énergie, qu’elle améliore la cadence et qu’elle minimise le déplacement du centre de gravité lors de la marche ou des transferts .
Pour l’étiologie de l’amputation, les indices de marche sont systématiquement meilleurs et de manière significative chez les patients amputés pour cause non vasculaire. Ceci n’est pas surprenant puisque les patients amputés en raison d’une insuffisance vasculaire ont significativement plus de comorbidités.

Aides techniques après amputation

Pour l’utilisation de moyens auxiliaires de marche, la durée de marche et le nombre de pas sont systématiquement plus faibles et de manière fortement significative chez les patients ayant recours aux aides techniques.

Toutefois, en ce qui concerne la vitesse de marche, il n ya  pas de différence significative. En d’autres termes, le nombre de pas effectués par minute par un blessé amputé appareillé ne dépend pas, lorsqu’il marche, de l’utilisation ou non d’un moyen auxiliaire de marche.

L’amputation d’un membre engendre un changement radical dans la vie d’un patient. La prise en charge en rééducation prend en compte le patient, sa situation de handicap résultant de l’amputation ainsi que les possibilités d’appareillage et de réadaptation. Les patients attendent souvent d’acquérir une autonomie de marche la plus complète possible.

Projet de vie après amputation et appareillage

Réadaptation après une amputation

La question du niveau de capacité d’effort à atteindre et d’éventuels compromis nécessaires compte tenu des lésions de l’individu est essentielle.

Le projet de vie établi par le patient doit être le fil conducteur de la réadaptation en général et du réentraînement aux activités et à l’effort en particulier.

Le projet de la victime d’une amputation est éminemment lié aux conditions de vie au sein du domicile, aux activités professionnelles, mais aussi de loisirs. Les contraintes bioénergétiques et d’effort liées à ce projet sont d’autant plus importantes qu’il s’agit de personnes jeunes et actives.

Le niveau d’activité souhaité doit être modulé en raison des capacités de la victime amputée, elles-mêmes dépendante de son âge physiologique, du niveau d’amputation, de la qualité du membre résiduel (morphologie et pathologies), troubles associés (orthopédiques, neurologiques, cardiaques ou respiratoires), mais aussi en fonction du niveau de compensation permise par l’appareillage prothétique.

Le niveau d’amputation reste un facteur encore important aujourd’hui malgré les progrès technologiques ; la conservation du genou reste déterminante sur le plan tant de la consommation énergétiqueque du confort lors des diverses positions et activités. Il est estimé que le coût énergétique est augmenté de 20 à 35 % chez l’amputé tibial et de plus de 60 % chez l’amputé fémoral par rapport au sujet sain.

La qualité du moignon, notamment sa tolérance cutanée a une influence directe sur les capacités et performances de marche et par voie de conséquence sur le rendement bioénergétique de la locomotion.

Les troubles associés

Les troubles associés  conduisent à une limitation de l’adaptation à l’effort.

Les objectifs du ré-entraînement sont donc la recherche du meilleur résultat fonctionnel possible concernant la marche appareillée, l’amélioration de la tolérance à l’effort, la prévention des complications cardiovasculaires et globalement l’amélioration de la qualité de vie.

La prise en compte de la qualité de vie et la perception de la situation par le patient est importante dans la dynamique de réadaptation ; elles sont également des facteurs vertueux à l’origine de l’évolution du projet de vie et donc du niveau d’activités et au final des capacités à l’effort…

Un certain nombre de facteurs limitants sont susceptibles d’être améliorés par le ré-entraînement à l’effort telles l’adaptation des tissus du membre résiduel, l’augmentation des exigences du projet de vie personnel ou professionnel ; tous vont contribuer à l’auto-amélioration de la condition physique.