Indemnisation d’une victime en situation de handicap

De nombreux modèles explicatifs du handicap ont vu le jour depuis les années 1980.

Aujourd’hui, la définition du handicap indique clairement que c’est la situation environnementale qui crée le handicap et réduit l’autonomie.

Le système d’identification et de mesure du handicap (SIMH) définit le handicap comme « la rencontre entre une personne et une situation particulière (obstacle) qui nuit à l’accomplissement d’une ou plusieurs activités.

Retentissement psychologique du handicap

Par la suite, des retentissements psychologiques apparaissent en fonction du degré d’atteinte motrice, de son moment d’apparition et de son évolution.

D’un point de vue psychologique, des travaux ont permis d’identifier et de préciser les répercussions subjectives de l’atteinte motrice. La situation de handicap modifie l’évolution de la personne qui doit effectuer un travail intérieur de remaniement psychique . La perte de la station verticale est sans doute celle qui provoque les premières souffrances dès l’annonce de l’atteinte. Par ailleurs, la perte d’autonomie qui en résulte est souvent stigmatisée par le fauteuil roulant. Cette perte visible de l’intégrité motrice se double d’une perte de la sensibilité qui entraîne des contraintes et des souffrances spécifiques. Ainsi, les problèmes urinaires représentent une contrainte qui, à la longue, risque d’être plus lourde (obstacle psychosocial) que celle du fauteuil roulant (stigmatisante).

Les trois étapes du processus d’adaptation au handicap

L’annonce du handicap entraîne un véritable travail d’adaptation de la personne à cette nouvelle situation.

Le « processus d’adaptation à la situation de handicap » correspond au travail psychologique progressif de cette personne.

En cas d’ atteinte motrice suite à un accident corporel, ce dernier fait perdre au patient une partie de lui-même et il doit s’efforcer d’accepter de vivre dans un corps « diminué » ou « mutilé ».

Ce processus ou « travail de deuil » peut se décomposer schématiquement en trois phases .

Suite à l’annonce du handicap, le sujet éprouve généralement des réactions de choc permettent de préserver le patient qui n’est pas prêt à affronter la réalité de la perte et lui permettent de ne pas être submergé par la détresse. La personne met alors en place des stratégies d’évitement et/ou de déni.

Si après l’accident, les préoccupations de la personne atteinte physiquement sont exclusivement centrées sur son corps qui le fait souffrir, la réalité quotidienne lui fait prendre conscience de l’altération durable de son corps . Cette souffrance psychique qui vient se greffer sur la souffrance physique est fortement éprouvante pour la personne et l’amène à vivre une véritable crise existentielle.

La dernière phase du « processus d’adaptation au handicap » est celle où l’acceptation de la perte se fait progressivement. La remise en question et la redéfinition de soi permettent à la personne atteinte dans sa motricité de s’accepter. Progressivement, l’image du passé est intériorisée sans regret ni souffrance excessive. La personne parvient à s’en détacher et peut alors se tourner vers l’avenir.

Ce retentissement psychologique doit être pris en compte lors des expertises médicales.