Neuromyopathie acquise en réanimation

La neuromyopathie de réanimation est la plus fréquente des pathologies neuromusculaires rencontrées en réanimation.

La neuromyopathie de réanimation survient chez des patients indemnes de toute pathologie neurologique antérieure et victimes d’une agression aiguë grave, mettant en jeu le pronostic vital et ne pouvant être prise en charge ailleurs qu’en milieu de réanimation.

Les deux principaux facteurs de risque sont l’agression inflammatoire sévère ayant amené le patient en réanimation, souvent d’origine septique (choc septique), responsable d’une défaillance multiviscérale, et l’immobilisation musculaire prolongée sous ventilation mécanique. Le recours prolongé à des thérapeutiques lourdes (ventilation mécanique invasive, épuration extrarénale, administration de catécholamines..) impose à de nombreux patients des contraintes qui interviennent comme des facteurs aggravants, telle qu’une sédation et une immobilisation prolongées.

Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique effectué chez un patient ayant retrouvé un niveau de conscience et de coopération satisfaisant, qu’il soit encore ou non sous ventilation mécanique.

Le principal signe est une faiblesse musculaire diffuse prédominant sur les muscles proximaux, pouvant aller de la tétraparésie modérée à une tétraplégie complète, épargnant les muscles de la face.

A noter que la pathologie initiale implique fréquemment de façon simultanée plusieurs organes, sous la forme d’une défaillance multiviscérale dont l’atteinte neuromusculaire périphérique n’est qu’une manifestation.

Cependant, comparée à l’atteinte d’autres organes comme le système cardiovasculaire, pulmonaire, rénal ou hépatique, l’atteinte du système neuromusculaire périphérique se distingue par une identification souvent différée de plusieurs jours après l’arrivée en réanimation (le patient doit être réveillé pour identifier la pathologie) et une évolution parfois prolongée, bien au-delà de la sortie de réanimation.

Cette pathologie régresse lentement après la sortie, jusqu’à deux ans après, sans retour complet à l’état antérieur pour certains patients . Elle contribue avec d’autres facteurs à une diminuer la qualité de vie, y compris à long terme .

Cette pathologie séquellaire de réanimation fait l’objet de programmes de réadaptation intensive dès la sortie de l’hôpital.

Un dispositif de compensation du handicap comprenant une aide humaine et une aide technique est nécessaire pour le retour à domicile.