MALADIES PROFESSIONNELLES LIÉES A L’EXPOSITION A L’AMIANTE

 

maladies respiratoires liées à l'amiante

maladies respiratoires liées à l’amiante

L’exposition professionnelle à l’amiante est susceptible d’entraîner l’apparition de diverses pathologies respiratoires telles que des plaques pleurales, une fibrose interstitielle du parenchyme pulmonaire ou asbestose, un cancer bronchique ou un mésothéliome

L’amiante est un cocarcinogène augmentant le risque de survenue d’un cancer du poumon. Si le sujet fume, ce risque croît encore.

L’ensemble des pathologies est d’autant plus fréquente que l’exposition a été forte : elle est dose-dépendante. Elle se manifeste à distance de l’exposition, plusieurs années ou dizaines d’années après le début de celle-ci (entre 20 et 40 ans pour le mésothéliome).

L’exposition peut être environnementale ou professionnelle. En France, l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) a relevé 19 sites naturels d’exposition à l’amiante.

Certaines activités professionnelles ont exposé beaucoup de sujets à l’amiante. Le Ministère du travail a établi une liste des Métiers exposant à l’amiante en les classant selon l’intensité de l’exposition. Certaines industries ont employé de l’amiante : l’INVS en a dénombré 1 672 dont beaucoup de chantiers navals.

Il est rarement possible de mesurer exactement l’intensité de cette exposition.

Plusieurs types d’expositions à l’amiante doivent être distingués.

  • Les expositions professionnelles concernent les personnes qui produisaient l’amiante (extraction, conditionnement), qui utilisaient l’amiante pour des opérations de transformation (fabrication d’amiante-ciment, de textile amiante, de matériaux de friction…) ou d’isolation, ou qui intervenaient (et interviennent parfois encore) sur des matériaux contenant de l’amiante. Les secteurs industriels où les expositions sont les plus nombreuses, sinon les plus massives, sont le bâtiment et les travaux publics, la métallurgie, la construction et la réparation navale, et la mécanique automobile. Depuis quelques années une activité importante de retrait ou de confinement de l’amiante en place dans les bâtiments s’est également développée.
  • Les expositions para professionnelles et domestiques résultent de contacts avec les travailleurs de l’amiante, le plus souvent à l’occasion du brossage ou du nettoyage de vêtements de travail rapportés au domicile. Les expositions domestiques (activités de bricolage) se rapprochent par leurs caractéristiques des expositions professionnelles.
  • Les expositions environnementales résultent de la présence naturelle d’amiante dans le sol de certaines régions (nord de la Corse par exemple) ou de pollutions de voisinage par des usines de transformation de l’amiante. Appartiennent également à ce groupe les expositions, dites « passives intramurales », liées à l’inhalation de fibres d’amiante relarguées à partir de matériaux contenant de l’amiante friable utilisés pour l’isolation de bâtiments, par des occupants qui n’interviennent pas directement sur ces matériaux.

 

fibre d'amiante au travail

fibre d’amiante au travail

Les plaques pleurales sont de loin les plus fréquentes de toutes les maladies liées à l’amiante.

Il s’agit de plages circonscrites de tissu conjonctif, riches en collagène, peu cellulaires, recouvertes de cellules mésothéliales normales.

Leurs sièges de prédilection sont la paroi thoracique antérolatérale entre le 3e et le 5e espace intercostal, la paroi thoracique postérieure et postérolatérale entre le 5e et le 8e espace intercostal et le dôme du diaphragme ; plus rarement le péricarde.

Il n’existe pas de seuil démontré pour l’apparition des plaques. Des expositions faibles, de type environnemental, sont parfois suffisantes pour induire des plaques

Les plaques pleurales sont un épaississement fibro-hyalin de la plèvre pariétale. Elles sont une cicatrice d’une exposition à l’amiante.

Elles ne se transforment pas en mésothéliome.

Sauf quand elles sont très importantes, elles ne donnent aucun signe et ne retentissent pas sur la fonction respiratoire.

La présence de plaques pleurales sur les radiographies et les tomodensitométries (TDM) thoraciques est habituellement considérée comme un témoin quasi spécifique (90 % des cas) de l’exposition antérieure aux fibres d’amiante. La présence de plaques pleurales est l’anomalie radiologique la plus fréquemment retrouvée chez les patients exposés à l’amiante. La prévalence de ces plaques est directement corrélée au délai écoulé depuis la première exposition.

L’asbestose est la fibrose interstitielle pulmonaire induite par l’inhalation d’amiante.

Initialement localisée au niveau des bifurcations bronchiques périphériques, elle peut progressivement s’étendre à l’ensemble de l’interstitium pulmonaire. Les lésions histologiques n’ont aucune spécificité.

L’existence d’un seuil d’exposition est admise. Les expositions environnementales sont insuffisantes pour induire une asbestose. Les asbestoses résultent d’expositions professionnelles intenses et/ou prolongées et sont peu fréquentes comparativement aux atteintes bénignes de la plèvre. Le temps de latence est le plus souvent situé dans une fourchette de 10 à 20 ans. Il est d’autant plus court que l’exposition cumulée à l’amiante a été plus importante.

Le mésothéliome est une tumeur presque toujours maligne développée au niveau des séreuses.

La plèvre est la localisation la plus habituelle mais il existe également des mésothéliomes péritonéaux et, de façon beaucoup plus exceptionnelle, péricardiques et testiculaires.

Il s’agit d’une tumeur dont l’incidence spontanée est très faible, de l’ordre de un à deux cas annuels par million d’individus. Une exposition à l’amiante est retrouvée chez 60 à 80% des malades, avec une incidence croissante dans les pays industrialisés.

Compte tenu d’un temps de latence très long, 35 à 40 ans en moyenne, les effets des dispositions réglementaires prises à partir de 1977 (limitation des expositions puis interdiction) n’entraîneront probablement pas d’effets positifs avant une vingtaine d’années. Les modèles mathématiques prédictifs élaborés pour la France prévoient un pic de mortalité par mésothéliome en 2020.

Dans les populations exposées, le risque de mésothéliome est corrélé à l’importance de l’exposition cumulée et au temps écoulé par rapport au début de l’exposition. Néanmoins l’existence d’un seuil d’exposition au-dessous duquel il n’y aurait pas d’excès de risque de mésothéliome n’est pas démontré, et des mésothéliomes peuvent survenir même après des expositions faibles, peu intenses et/ou peu prolongées

L’amiante est l’agent étiologique principal des cancers bronchopulmonaires professionnels.

Tous les types histologiques de cancer bronchopulmonaire et toutes les localisations (lobes supérieurs, moyen ou inférieurs, cancers proximaux ou distaux) peuvent être observés. Une relation dose-effet est établie. L’existence d’un excès de risque de cancer bronchopulmonaire pour les expositions à l’amiante, faibles ou modérées, reste controversée. L’amiante et le tabac exercent leurs effets cancérogènes pour le poumon de façon multiplicative. Toutes les variétés minéralogiques d’amiante exposent à un risque accru de cancer bronchopulmonaire.

La réglementation de l’utilisation de l’amiante a été de plus en plus restrictive et, finalement, cette utilisation a été interdite en France en 1996. Les épanchements pleuraux et l’asbestose sont ainsi moins fréquemment observés.

Les conséquences pour la santé des différents types d’exposition varient en fonction de la quantité d’amiante inhalé, et pour certaines pathologies, en fonction de la variété minéralogique.

L’amiante est responsable de maladies bénignes ou malignes du poumon et de la plèvre dont les caractéristiques communes sont un temps de latence important (temps écoulé entre le début de l’exposition et la survenue de la maladie), un risque d’apparition directement proportionnel à la dose totale d’amiante inhalé (relation dose-effet) et persistant malgré l’arrêt de l’exposition, et une absence fréquente de traitement curatif.

L’article 53 de la Loi n 2000-1257 du 23 décembre 2000 portant financement de la sécurité sociale pour 2001 a posé le principe du droit à réparation intégrale pour les personnes victimes de pathologies liées à l’exposition à l’amiante et pour leurs ayants droit de l’ensemble de leurs préjudices.

Il a institué le Fonds d’Indemnisation des Victimes de l’Amiante (FIVA), établissement public à caractère administratif qui a créé un barème d’indemnités consultable sur son site . Le FIVA est financé par une contribution de l’État dont le montant est fixé chaque année par la loi de finances et par une contribution de la branche accidents du travail et maladies professionnelles du régime général de la sécurité sociale (AT-MP) fixée chaque année par la loi de financement de la sécurité sociale.

 

 

Le savez vous?

CONSEIL AUX VICTIMES DE L’AMIANTE

Qui peut etre indemnisé?

  • une victime dite « professionnelle », c’est-à-dire qui a été exposée directement  à l’amiante. La maladie a été reconnue d’origine professionnelle.
  • une victime exposée dans le cadre professionnel mais ne bénéficiant pas d’une prise en charge au titre de la maladie professionnelle
  • une victime dite « environnementale», exposée à l’amiante en dehors du cadre professionnel
  • le ou les ayants droit d’une victime décédée des suites de sa maladie liée à l’amiante : le conjoint, les enfants majeurs et mineurs, les petits enfants s’ils sont nés avant le décès de la victime, les frères et sœurs, les parents.

Seul face aux médecins experts?

Il n’est pas conseillé de se rendre seul à une expertise médicale.

L’expertise médicale est la phase clé du processus d’indemnisation de votre dommage corporel

La présence d’une médecin de recours de votre choix sera capitale lors de la discussion médico-légale aux fins d’évaluation des postes de préjudice.

La présence d’une médecin de recours de votre choix sera capitale lors de la discussion médico-légale aux fins d’évaluation des postes de préjudice.

Contactez le Dr SABLON
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Médecin expert de victimes depuis 2010
04 75 60 11 14