Indemnisation des victimes d’un syndrome de stress post traumatique

Les conséquences psychologiques d’une confrontation traumatique peuvent revêtir de multiples formes cliniques dans les suites d’un accident ou d’une agression. Après des réactions immédiates de stress , une victime peut développer à moyen ou long terme un ensemble de symptômes souvent invalidants.

L’état de stress aigu et l’état de stress post-traumatique sont des troubles anxieux qui surviennent après l’exposition à un événement traumatique.

L’état de stress post-traumatique est apparu dans la nosographie psychiatrique en 1980 dans la troisième édition du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) pour légitimer la souffrance des vétérans du Vietnam.

Cette reconnaissance terminologique a signé la naissance de la victimologie psychiatrique avec ses implications médicolégales.

Le traumatisme psychique

Le sujet a vécu, a été témoin ou a été confronté à un événement ou à des événements durant lesquels des individus ont pu mourir ou être menacés de mort ou de graves blessures ou bien durant lesquels son intégrité physique ou celle d’autrui a pu être menacée.

La réaction du sujet à l’événement s’est traduite par une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur.

Le trauma psychique  résulte d’un ressenti.  Le trauma est une agression que subit un sujet, qui déborde ses moyens de défense. Ce qui fait traumatisme est la rencontre avec le réel de la mort. Il faut insister sur le couple horreur/effroi.

Les événements pouvant occasionner des traumatismes psychiques sont les agressions, les accidents, la maltraitance, les attentats, les catastrophes naturelles…

Le syndrome de stress post-traumatique

Le délai d’apparition des symptômes est variable, parfois très bref (immédiat ou après quelques jours), parfois différé, allant généralement de quelques semaines à quelques mois.

La clinique du trouble état de stress post-traumatique est maintenant bien codifiée, et les dernières versions des nosographies DSM-IV et CIM-10 (classification internationale des maladies)
ont un recouvrement symptomatique cohérent. Pour le DSM-IV, outre les critères d’exposition,3 groupes de symptômes sont relevés:

Les réminiscences, pathognomoniques, sont diurnes (flashs, sentiment de « comme si ») ou  nocturnes (cauchemars).

Les évitements peuvent concerner les lieux, les émotions, les pensées…,tous les stimuli qui rappellent l’événement et peuvent réveiller la peur. Ils peuvent se généraliser (type de personne, ambiance, bruit). Il peut s’y associer une perte d’intérêt pour des activités importantes, un sentiment de détachement, d’émoussement de l’affectivité.
Le but des évitements est de diminuer les émotions ressenties pendant le traumatisme.

L’hyperactivité  neurovégétative crée un état d’alerte, réponse au danger perçu, : sursauts, irritabilité, difficultés de concentration, troubles du sommeil, crises de panique.

À cette triade clinique, s’ajoutent souvent des sentiments de honte, de culpabilité, de responsabilité et des changements cognitifs profonds induits par le traumatisme : perte de confiance en soi ou dans les autres, modification des croyances de base d’un monde globalement juste, prévisible, contrôlable et sûr. Il y a risque de perte de sens et de cohésion. Ces modifications de schémas
cognitifs, quand elles existent, vont contribuer à l’apparition de replis et de symptômes dépressifs, de modifications durables de la personnalité, d’une chronicisation du trouble.

L’état de stress post-traumatique est associé à une détérioration de la qualité de vie, et les patients ont des difficultés au travail, à assumer les responsabilités familiales et à maintenir leurs relations sociales.

lors des expertises médicales, l’assistance des victimes par un médecin expert de leur choix leur permettra de faire connaitre l’état de stress post traumatique et les préjudices en résultant.