Surdité suite à un accident avec traumatisme crânien

Les accidents de la route sont responsables des trois quarts des traumatismes crâniens. Situées dans le rocher, clé de voûte de la boîte crânienne où aboutissent les lignes de force des ondes de choc, les structures cochléovestibulaires sont très fréquemment atteintes par le traumatisme, même en l’absence de fracture du rocher.

Une surdité de transmission et/ou de perception peut être constatée  dans les suites immédiates (moins d’une semaine) d’un traumatisme crânien.

La fracture longitudinale du rocher est la plus fréquente entraînant une surdité de transmission .

La surdité de perception est plus rare. Elle peut être la conséquence d’une fracture transversale du rocher (10 % des cas). 90 à 100 % de ces fractures labyrinthiques entraînent une surdité de perception ou une cophose. Elle peut toutefois être la conséquence d’une fracture longitudinale.

En l’absence de toute fracture ,la surdité est  le plus souvent bilatérale, asymétrique, associée ou non à une surdité de transmission. Elle a tous les caractères d’une surdité de perception cochléaire et en particulier s’accompagne de distorsions, de troubles de l’intelligibilité bien documentés, comme nous le verrons, à l’audiométrie vocale. La gêne est encore amplifiée chez ce malade, accablé par le cortège de plaintes du syndrome subjectif des traumatisés du crâne. Cette perturbation de la sélectivité fréquentielle l’oblige à un effort d’attention soutenu lors de la conversation à plusieurs personnes, aggravant encore son asthénie.

La surdité de perception peut évoluer après le traumatisme, surtout s’il s’agit d’une courbe en plateau ou atteignant les fréquences graves, traduisant un hydrops labyrinthique. Elle peut progressivement régresser ou devenir fluctuante. Quelques cas de surdité de perception évolutive après traumatisme crânien ont été décrits. Il s’agit de surdités portant sur les fréquences aiguës qui pourraient être dues à une modification du tissu osseux péricochléaire consécutive à un hématome postfracturaire et à la résorption osseuse qu’elle engendre.

Expertise médicale ORL suite à un traumatisme crânien

Le médecin expert  ORL doit affirmer la réalité de la surdité séquellaire , l’imputabilité à l’accident et en évaluer le plus objectivement possible les conséquences sur les plans socioprofessionnel et médico-légal.
Les difficultés sont réelles,car  l’importance des séquelles n’est pas toujours parallèle à l’intensité des traumatismes, et l’intrication de lésions périphériques et centrales est fréquente,
Les investigations complémentaires, bien que de plus en plus sophistiquées, connaissent des limites.

La date de consolidation à partir de laquelle les lésions traumatiques peuvent être considérées comme des séquelles, c’est-à-dire des lésions fixées non susceptibles d’amélioration ou d’aggravation est difficile à préciser, rarement inférieure à 1 an.