Appel SAMU et régulation médicale

La définition juridique de la régulation médicale nous est donnée par le décret N° 87-1005 du 16 décembre 1987 relatif aux missions et à l’organisation des unités participant au Service d’aide médicale urgente (SAMU).

Elle consiste notamment à : « assurer une écoute médicale permanente, déterminer et déclencher la réponse la mieux adaptée à la nature des appels. »

  Ces missions sont développées dans la circulaire ministérielle du 29 mars 2004 relative au rôle des Samu, des SDIS et des ambulanciers dans l’aide médicale urgente.

La régulation médicale

La régulation médicale est un acte médical pratiqué au téléphone par un médecin d’un centre d’appels dédié aux urgences.

La régulation médicale est la prise en charge à distance, par un médecin exerçant dans un centre d’appels dédié aux urgences médicales, d’un patient en situation d’urgence manifeste, potentielle ou ressentie, en réponse à la demande du patient lui-même ou d’un tiers.

Le médecin régulateur du SAMU

Le médecin régulateur, après un échange avec le demandeur  et un interrogatoire méthodique, détermine et déclenche la réponse la mieux adaptée à l’état du patient et à l’offre de soins existant à cet instant.

La décision du médecin régulateur associe des critères médicaux, opérationnels et contextuels.

Le médecin régulateur prend en compte les signes et les symptômes décrits et perçus, les antécédents médicaux, le contexte, les demandes et les attentes du patient, dans le but de préciser le besoin de soins, d’établir une ou des hypothèses diagnostiques et pronostiques et d’évaluer les risques de la situation en regard des bénéfices attendus des différentes prises en charge possibles.

Suite à un appel qui est toujours décrit par l’appelant comme urgent, le médecin régulateur va devoir par un interrogatoire téléphonique précis, reconnaître des signes de gravité patents ou potentiels et répondre à la demande, soit en se limitant à un conseil, soit en envoyant les moyens de secours adaptés allant de l’ambulance simple jusqu’à l’envoi d’un SMUR. Le médecin régulateur devra ensuite réévaluer son jugement initial par un dialogue avec son collègue médecin SMUR, sur place, et trouver enfin le lieu d’hospitalisation adapté (patient laissé sur place ou transféré vers un service d’urgences ou un service de réanimation). À chacune de ces étapes, le risque de sous-évaluation de la gravité est majeur, en intégrant par ailleurs la notion de moyens immédiatement disponibles, le délai de transport, etc.

Comme toutes les spécialités médicales, la médecine d’urgence, sous l’égide de ses sociétés savantes ), développe des recommandations de bonne pratique, des conférences d’experts et des conférences de consensus.

Ces textes revêtent une importance particulière pour le praticien urgentiste qui peut s’y référer. En effet, la médecine d’urgence est amenée à faire face à la plupart des pathologies rencontrées dans de nombreuses disciplines médicales et chirurgicales pour lesquelles, elle développe une expertise propre. De même, certaines spécialités sont de plus en plus confrontées à une nécessité de transfert de compétences vers les médecins urgentistes et ces recommandations ou consensus permettent d’en délimiter le champ d’application.

Le médecin urgentiste doit veiller au strict respect des conférences de consensus et recommandations de médecine d’urgence, édictées par les sociétés savantes. Il doit veiller à la qualité du dossier médical (fiche patient, fiche régulation, bilans réguliers, résultats d’examens complémentaires), en précisant les horaires des interventions.
Le médecin expert, en cas d’expertise en responsabilité médicale aura à sa disposition ces documents.