Infections nosocomiales sur site opératoire

Des études récentes ont permis d’estimer que 100 000 infections du site opératoire survenaient chaque année en France.

La surveillance des infections du site opératoire est ainsi considérée actuellement comme une priorité nationale en matière de lutte contre les infections nosocomiales. La principale difficulté de cette surveillance est la nécessité de suivre le circuit du patient : bloc opératoire, salle de surveillance post-interventionnelle ou soins intensifs, service de chirurgie, et consultation.

De plus, la surveillance et la détection des infections du site opératoire après la sortie de l’hôpital est une étape nécessaire mais délicate. En effet, de nombreuses études ont montré que la plupart des infections survenaient après la sortie du service de chirurgie . Ceci est d’autant plus vrai lorsque du matériel étranger est mis en place puisque la surveillance doit alors se prolonger pendant un an .

La surveillance des infections nosocomiales s’inscrit dans le programme national de lutte contre les infections nosocomiales. Elle est l’une des missions du CLIN et de l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (décret n° 2005-840 de juillet 2005). Elle fait partie des critères de qualité des services de chirurgie. Au cours des années, l’importance et les modalités de cette surveillance ont été précisées. La surveillance des infections nosocomiales fait partie des critères retenus dans l’accréditation des établissements de santé et des indicateurs du tableau de bord que chaque établissement de santé doit mettre en place.

L’incidence des  infections du site opératoire en chirurgie propre peut être considérée comme un indicateur de la qualité des soins.

Cependant, le diagnostic et la recherche des infections du site opératoire sur prothèses articulaires présentent plusieurs types de difficultés. Celles-ci peuvent générer une certaine hétérogénéité méthodologique qui rend très délicate la comparaison des résultats de surveillance entre les hôpitaux ou les services.

Concernant le diagnostic, le nombre de prélèvements microbiologiques positifs nécessaires pour le diagnostic d’infection sur prothèse articulaire varie en fonction de son caractère aigu ou chronique .

Pour les infections aiguës, un prélèvement positif peut s’avérer suffisant.

En revanche, pour les infections chroniques, il est admis que trois prélèvements positifs sont nécessaires pour poser le diagnostic d’infection sur prothèse. C’est pourquoi il est recommandé d’effectuer 5 ou 6 prélèvements profonds, d’autant plus que la répartition des germes dans le site infecté n’est pas homogène.

D’après les CDC  et le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France, le diagnostic d’infections du site opératoire sur implant est limité à une période d’un an après l’intervention. Cependant, certains auteurs ont montré un délai moyen de survenue d’infection de 512 jours après l’intervention.

Infection d’une prothèse de genou: un exemple d’infection du site opératoire

La mise en place d’une prothèse totale de genou  est devenue une intervention courante .

Les complications classiques à long terme de cette chirurgie sont représentées majoritairement par les fractures péri-prothétiques, le descellement, l’usure du polyéthylène et l’infection .

L’infection sur prothèse est accompagnée d’une augmentation importante du coût des soins ce qui en fait un problème de santé publique .

Le diagnostic d’infection sur site opératoire est difficile, probablement peu reproductible d’un centre à l’autre. Les chiffres rapportés sont très variables allant de 0,5 % à 2 %.

La majorité de ces infections ont une origine peropératoire par contamination directe .