Infections liée aux soins et infections nosocomiales
Une infection est dite associée aux soins si elle survient au cours ou au décours d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) d’un patient, et si elle n’était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge .
Une infection associée aux soins est dite en plus nosocomiale si elle a été contractée dans un établissement de santé.
Une infection nosocomiale peut aussi être contractée par un professionnel d’un établissement de santé sur son lieu de travail ou plus exceptionnellement par une personne rendant visite à un patient hospitalisé.
Une infection associée aux soins contractée dans un cabinet libéral ou une maison de retraite n’est donc pas qualifiée de nosocomiale.
Une infection nosocomiale est une infection acquise dans un établissement de soins qui n’était ni en incubation, ni présente à l’admission du malade.
En cas de doute, un délai de 48 à 72 h est retenu entre l’admission et le début de l’infection, et il est recommandé d’apprécier la possibilité du lien causal entre hospitalisation et infection.
Une infection du site opératoire est nosocomiale si elle survient dans les 30 jours suivant l’intervention, ou dans l’année s’il y a mise en place de matériel étranger.
Le taux de prévalence des infections nosocomiales, en France, est de l’ordre de 7 à 8 %, plus élevé dans les services de chirurgie, de brûlés, d’hématologie, de gériatrie, de réadaptation et soins de suite, pour atteindre en moyenne 20 % dans les services de réanimation.
Les infections nosocomiales plus fréquemment rencontrées sont urinaires (40 %), respiratoires (20 %), celles du site opératoire (10 %), de la peau et des tissus mous (10 %), les bactériémies (5 %), celles enfin liées aux cathéters (3 %).
75 % des infectionsnosocomiales sont microbiologiquement documentées
Les bacilles gram-négatifs représentent environ 60 % des micro-organismes rencontrés, les cocci gram-positifs 30 %. Les 3 bactéries le plus souvent en cause sont Escherichia coli (20 %), Staphylococcus aureus (20 %)et Pseudomonas aeruginosa (15 %). Les champignons ont une responsabilité croissante. Le taux de prévalence des bactéries multirésistantes est élevé, de l’ordre de 1,5 %.
Les infections nosocomiales représentent un problème de santé publique préoccupant.
Les programmes de surveillance et de prévention des infections nosocomiales sont efficaces et doivent être appliqués.
La prévention s’inscrit dans le cadre de la politique générale d’hygiène et de qualité de tout établissement de soins. Elle a une place importante dans l’accréditation.
Elle repose sur la surveillance, notamment dans les unités à haut risque, sur l’application des mesures d’hygiène rigoureuses (protocoles écrits et respectés d’hygiène des mains, de nettoyage et décontamination des surfaces, de nettoyage et stérilisation des matériels), sur l’adoption de conduites à tenir rigoureuses lors de colonisation ou infection de patients par des bactéries multirésistantes (isolement, signalisation), sur l’encadrement de la prescription des antibiotiques.
Signalement obligatoire des infections nosocomiales
Le signalement des infections nosocomiales, devenu obligatoire par décret (juillet 2001), a un objectif spécifique d’alerte.
Il comporte 2 niveaux : le signalement « interne » dans l’établissement de soins, et le signalement « externe » au C-Clin (Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales) et à la Ddass (Direction départementale de l’action sanitaire et sociale).
L’intérêt du signalement externe est de permettre un suivi épidémiologique national par l’Institut de veille sanitaire (InVS) des événements rares et inhabituels, de s’assurer que l’établissement a pris les mesures afin d’éviter d’autres infections nosocomiales.
Le risque d’infection nosocomiale ainsi que la survenue de toute infection nosocomiale doivent faire l’objet d’une information donnée au patient.