Expertise du dommage corporel suite à un traumatisme crânio-facial
L’étage antérieur de la base du crâne, solidaire du massif facial constitue le toit des cavités orbitaires et des cavités naso-éthmoïdo-frontales. Les fractures de la voûte crânienne et de la face se propagent volontiers à l’étage antérieur de la base du crâne. Ces fractures crâniofaciales menacent les structures neuro-encéphaliques sous-jacentes et exposent au risque de brèche ostéodurale dont les conséquences infectieuses sont d’autant plus redoutables qu’elles peuvent être lointaines.
Leur traitement nécessite une approche pluridisciplinaire pour établir la chronologie et la hiérarchie des interventions neurochirurgicales et maxillo-faciales. La connaissance de la Biomécanique du traumatisme cranio facial permet la compréhension de la propagation des traits de fracture et la classification des fractures crâniofaciales.
La majorité des traumatismes s’exercent par l’intermédiaire des pare-chocs de la face dont la résistance est différente:
– les pare-chocs latéraux sont solides grâce aux rebords supra-orbitaires. Le choc latéral violent provoque des fractures irradiant au toit de l’orbite et à son apex, qui peuvent entraîner une incarcération du muscle releveur et du muscle droit supérieur, une compression du canal optique ou de la fente sphénoïdale.
– les pare-chocs médians, fragiles, correspondent à la glabelle, aux sinus frontaux et à la pyramide nasale. Le choc frontal provoque un tassement des structures osseuses (nez, dystopie canthale, sinus frontaux) irradiant jusqu’au labyrinthe de l’ethmoïde et la lame criblée (brèche ostéodurale).
Associées aux fractures de Lefort, elles constituent les fractures du complexe nasoéthmoïdo-maxillo-fronto-orbitaire.