Au cours du travail, différents événements peuvent être à l’origine d’une hypoxie et d’une hypercapnie fœtales, voire d’une acidose métabolique grave par asphyxie perpartum. Cette asphyxie foetale peut déterminer des lésions neurologiques irréversibles, responsables d’une complication redoutée de tous, l’infirmité motrice cérébrale.

L’asphyxie fœtale correspond à une altération sévère des échanges gazeux utéro-placentaires.

La perturbation de ces échanges gazeux est à l’origine d’une hypoxie sévère et d’une hypercapnie entraînant une acidose gazeuse immédiate, suivie d’une acidose métabolique avec hyperlactatémie, conséquence de l’altération du métabolisme cellulaire (métabolisme anaérobie).

Lors du rétablissement des échanges gazeux placentaires ou pulmonaires, au stade d’acidose gazeuse, l’hypoxie et l’hypercapnie sont rapidement réversibles. En cas d’acidose métabolique,
le retour à la normale est plus long, et ce d’autant plus que l’asphyxie a été prolongée et sévère.

L’asphyxie intrapartum est définie par une acidose métabolique avec un pH inférieur à 7 et un déficit de base supérieur ou égal à 12 mmol/L. L’augmentation du taux d’acide lactique supérieur à 5 mmol/L au cordon est considérée comme pathologique, témoin d’une acidose métabolique.

Cette asphyxie intrapartum peut être responsable d’une défaillance multiviscérale et d’une encéphalopathie néonatale,dont les complications peuvent être les handicaps neurosensoriels, voire le décès.

La technique de première intention permettant de dépister l’hypoxie fœtale repose sur l’enregistrement du rythme cardiaque fœtal.

Les modalités de surveillance du fœtus appliquées dans l’ensemble des maternités françaises s’appuient sur les recommandations françaises publiées en 2002 par l’Anaes : un monitoringcontinu du rythme cardiaque fœtal pendant le travail.

Les anomalies du rythme cardiaque fœtal peuvent correspondre soit à des anomalies de la variabilité du rythme de base, soit à des ralentissements classés selon leur durée, leur morphologie, leur profondeur et leur survenue par rapport aux contractions utérines. Le « monitoring » fœtal réalisé pendant le travail permet ainsi d’évaluer la bonne tolérance des contractions utérines par le fœtus et de surveiller le déroulement du travail par l’étude de la dynamique utérine.

L’interprétation des anomalies du rythme cardiaque foetal peut conduire à une décision d’extraction foetale (par césarienne ou par forceps) afin d’éviter une situation d’hypoxie foetale sévère.

L’état néonatal sera évalué par le score d’Apgar, l’équilibre acido-basique, les complications de la période néonatale et leur traduction sur l’imagerie néonatale.

Des critères cliniques et biologiques ont été établis afin de pouvoir mettre en rapport une « paralysie cérébrale » et une asphyxie intrapartum. Trois critères sont nécessaires pour pouvoir
établir ce lien de causalité : des marqueurs biologiques d’asphyxie, une encéphalopathie néonatale (fœtus de plus de 34 semaines d’aménorrhée) et une infirmité motrice cérébrale
de type quadriplégie spastique ou dyskinétique.