Expertise médicale du blessé polytraumatisé

Le polytraumatisé est un blessé présentant l’association de plusieurs lésions dont une, au moins, engage le pronostic vital.

Un blessé est polytraumatisé s’il présente au moins des fractures de deux os longs, ou bien une lésion associée au moins à un autre traumatisme, pouvant entraîner le décès immédiat, ou bien encore un traumatisme crânien sévère associé à au moins une autre lésion.

La prise en charge multidisciplinaire doit répondre à un pronostic grave, puisque le polytraumatisme constitue la première cause de mortalité chez le sujet jeune en bonne santé apparente et entraîne de lourdes séquelles.

Parmi les accidents répertoriés, les accidents de la route occupent la première place avec un taux de 40 %, suivis des accidents domestiques et des accidents de travail avec respectivement des taux de 23 et de 21 %. Les accidents occasionnés par les activités sportives atteignent 11 %.

Les victimes d’accidents ont moins de 35 ans dans 50 % des cas. Leur répartition selon le sexe est de 67 % pour les hommes et de 33 % pour les femmes.

Les lésions initiales des polytraumatisés

Les lésions des polytraumatisés se distribuent selon une répartition où prédominent des lésions orthopédiques avec une fréquence de 75 %. Les blessures thoraciques atteignent les 45 %, les contusions abdominales et myocardiques représentent respectivement 30 et 10 % des cas .

Les facteurs aggravants sont intimement liés aux circonstances de l’accident, au terrain et au degré de gravité.

L’effet blast , les associations de brûlures respiratoires et/ou faciales, l’écrasement, les amputations traumatiques et l’alcoolisme avec la détresse respiratoire qu’il peut induire sont considérés comme des facteurs aggravants.

Les six circonstances reconnues comme présentant un risque vital pour le blessé polytraumatisé sont :

  • une chute d’une hauteur supérieure à 6m
  • un blessé éjecté d’un véhicule
  • un véhicule ayant fait des tonneaux ou le décès d’une personne dans le même véhicule
  • l’intrusion d’un véhicule dans l’habitacle d’un autre véhicule lors d’une collision
  • un piéton percuté à une vitesse supérieure à 35km/heure
  • une période de désincarcération supérieure à 20minutes
  • un accident de circulation survenu à une vitesse dépassant les 65km/heure ou 35km/heure sans ceinture de sécurité.

La mortalité des blessés polytraumatisés est plus élevée aux âges extrêmes. Il existe une gravité particulière des comorbidités associées et d’un score de l’American Society of Anesthesiology (ASA) élevé.

Le pronostic des lésions initiales est sévère et dépend de la rapidité de la prise en charge (50 % de mortalité survient lors de la première heure).

La mortalité est majoritairement due au choc hémorragique et au traumatisme crânien grave. Il existe un seul pic de fréquence des décès survenant avant la première heure ; contrairement à la notion anciennement admise de répartition tri modale (décès immédiat, précoce et tardif).

Le traitement commence sur les lieux de l’accident, puis le polytraumatisé doit être évacué dans une structure spécialisée.

Expertise médicale d’une victime d’un polytraumatisme

La prise en charge initiale des patients traumatisés graves s’effectue sans délai, dans des centres disposant du plateau technique adapté, avec une démarche médicale rigoureuse et stéréotypée.
La rapidité de cette prise en charge a une influence directe sur le pronostic vital du polytraumatisé.

L’examen clinique initial, rapide, complet et ciblé est complété, sans déplacer le patient polytraumatisé du site d’accueil, par une radiographie thoracique de face, une radiographie de bassin de
face et une échographie abdominale. Ces examens permettent une prise de décision immédiate, par exemple un drainage thoracique, une laparotomie pour un geste d’hémostase.
L’échographie est un examen accessible, simple, reproductible, ne nécessitant pas de déplacer le patient traumatisé, qui en fait un examen essentiel dans l’évaluation initiale du patient polytraumatisé instable.

L’examen tomodensitométrique du corps entier, sans et avec l’injection de produit de contraste, est d’indication large et nécessite de déplacer le patient. Il est donc réalisé chez un patient stable, après la première évaluation clinique et l’obtention des examens d’imagerie de débrouillage.

En cas d’hémorragie active, la priorité absolue est l’arrêt du saignement par voie chirurgicale ou par voie radiologique (embolisation).

Toute plaie pénétrante abdominale nécessite une exploration chirurgicale.

En cas de traumatisme du rachis, les techniques d’immobilisation sont à appliquer dès le préhospitalier pour éviter les complications neurologiques.

La prise en charge des patients polytraumatisés pose le problème des lésions passées inaperçues lors de leur évaluation initiale.

Ces lésions peuvent avoir des conséquences graves,tant sur le plan fonctionnel que vital.

Un certain nombre de stratégies a été proposé afin de réduire leur incidence, telle la mise en place de protocoles standardisés et préétablis lors de l’accueil du polytraumatisé e nsalle de déchoquage ou la réalisation d’une deuxième voire d’une troisième évaluation clinique et para clinique.

L’assistance des victimes lors des expertises médicales est capitale. Le médecin conseil de recours va aider la victime à compléter son dossier médical en sollicitant toutes les pièces médicales. Le médecin conseil expert de victime va assister le blessé lors des expertises médicales, face au médecin expert désigné par l’assureur débiteur d’indemnisation. il est important de se faire assister dès la première expertise, même si elle lieu à l’hôpital.

Le savez vous?

Vous avez toute liberté de choisir votre médecin et aucun expert ou médecin conseil de l’assureur ne peut s’opposer à votre choix
Les frais d‘expertise sont pris en charge par l’assureur
Dans le cadre de la loi Badinter, les frais liés à l’assistance de la victime pour l’expertise médicale sont pris en charge par l’assureur

Seul face aux médecins experts?

Il n’est pas conseillé de se rendre seul à une expertise médicale.

L’expertise médicale est la phase clé du processus d’indemnisation de votre dommage corporel

La présence d’une médecin de recours de votre choix sera capitale lors de la discussion médico-légale aux fins d’évaluation des postes de préjudice.

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Médecin expert de victimes depuis 2010
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