Le terme de septicémie associe deux phénomènes infectieux pouvant être totalement distincts :
— une bactériémie, c’est-à-dire le passage de bactéries dans le sang à partir d’une infection localisée
— un sepsis, c’est-à-dire l’association d’une infection résultant de l’invasion de l’organisme (ou au moins d’un tissu) par un pathogène et d’une réponse de l’organisme définie comme syndrome
de réponse inflammatoire systémique (SRIS).

Les septicémies sont en augmentation en raison de la multiplication des situations à risque (explorations invasives,patients  immunodéprimés, matériel étranger,notamment endovasculaire).
Les principaux pathogènes sont  les bactéries à Gram positif , les bactéries à Gram négatif , les levures.

La gravité des états septiques fait l’objet d’une classification internationale définissant trois niveaux de gravité (tableau 1) :
— sepsis
— sepsis sévère défini comme un sepsis associé à au moins une dysfonction d’organe ou une hypotension artérielle
choc septique défini comme un sepsis sévère avec une hypotension persistante après expansion volémique ou nécessitant l’utilisation de drogues vasoactives.

Les manifestations de la septicémie comportent :

– les signes généraux, attribuables à la fois à la présence de pathogènes dans le sang, à leurs toxines et à la réaction immunitaire de l’hôte, avec les défaillances viscérales (insuffisance rénale aiguë, détresse respiratoire, coma, insuffisance hépatique, insuffisance cardiaque)
– les signes localisés, correspondant au foyer infectieux primitif (porte d’entrée) et secondaires (« métastases septiques »).

Le diagnostic microbiologique repose sur la réalisation d’hémocultures et les prélèvements bactériologiques guidés par la clinique.

Sur le plan microbiologique, les germes le plus fréquemment isolés dans les hémocultures sont Escherichia coli (25 %), Streptococcus pneumoniæ (20%) et Staphylococcus aureus (10 %).

Les germes isolés dans les hémocultures sont bien évidemment variables selon la porte d’entrée :
— S. pneumoniæ en cas de foyer pulmonaire ;
— E. coli, germes anaérobies et entérocoques en cas d’infection intra-abdominale ;
— E. coli et Proteus en cas d’infection urinaire ;
— streptocoques en cas de cellulite.

Plus de la moitié des bactériémies sont liées à des germes nosocomiaux.
L’épidémiologie des septicémies d’origine nosocomiale est sensiblement différente des infections communautaires. Ainsi, la porte d’entrée est par ordre de fréquence : urinaire (25 %) ;liée à un cathéter (20 %) ; digestive (10 %) ; respiratoire (10 %).

De la même manière, la microbiologie des infections nosocomiales est spécifique. On retrouve donc dans les hémocultures principalement des staphylocoques à coagulase négative, des staphylococcus aureus, Pseudomonas æruginosa et E. coli.

Le diagnostic de septicémie n’est affirmé qu’en présence d’hémocultures positives dans le cadre d’un sepsis. Compte tenu du délai nécessaire à leur positivation, il s’agit d’un diagnostic secondaire.