L’anévrisme intracrânien correspond à une dilatation focalisée d’une artère intracrânienne. Il s’agit dans l’immense majorité des cas d’une lésion acquise. En effet, les anévrismes intracrâniens sont rares chez l’enfant et exceptionnels en période néonatale . La physiopathologie de leur développement reste très controversée. Le rôle de facteurs génétiques a été évoqué, en raison de l’existence de formes familiales et plusieurs loci ont été identifiés. L’implication de facteurs environnementaux, comme l’hypertension artérielle, l’alcoolisme chronique, le tabagisme actif, dans l’apparition de lésions intimales de la paroi des artères intracrâniennes est bien documentée . Une anomalie intimale, associée à une perturbation locale du flux sanguin et survenant chez des patients prédisposés génétiquement, entraînerait une fragmentation de la couche limitante élastique interne et de la média, point de départ du développement anévrismal.

Les hémorragies sous-arachnoïdiennes (HSA) ou hémorragies cérébro-méningées spontanées sont dues dans 75 % des cas à la rupture d’un anévrisme intracrânien qu’il convient de rechercher en urgence. L’existence d’antécédents familiaux au premier degré ou de facteurs de risque, comme une maladie du tissu élastique ou la polykystose rénale, conduit au dépistage d’anévrismes intracrâniens non rompus. Dans l’ensemble de ces situations, il convient de savoir détecter un anévrisme intracrânien, choisir la meilleure technique d’imagerie non invasive en fonction de l’état clinique du patient, connaître les paramètres techniques de chaque modalité et les pièges diagnostiques à éviter et enfin savoir quelles sont les informations importantes à transmettre au clinicien dans le compte rendu.

La rupture d’un anévrisme intracrânien constitue une urgence diagnostique et thérapeutique. L’occlusion de cet anévrisme constitue le traitement de première intention et doit être réalisée rapidement pour éviter une nouvelle rupture de mauvais pronostic. Les risques du traitement, principalement thromboemboliques, plus rarement hémorragiques par rupture peropératoire, sont faibles. L’utilisation de stents ou de flow-diverter nécessite une double anti-agrégation qui majore ces risques ; leur utilisation est donc réservée à des indications spécifiques, comme les anévrismes disséquants. Le traitement endovasculaire est efficace dans la prévention à court et à long terme de la récidive hémorragique, sous réserve d’un suivi en imagerie qui permet de détecter précocement d’éventuelles recanalisations et de les traiter si nécessaire.