Paraplégie suite à un accident

On entend par « paraplégie » un déficit des fonctions motrices et/ou sensitives des segments médullaires thoraciques, lombaires ou sacrés quels que soient la cause et le siège de la lésion.

Les paraplégies comprennent l’atteinte du tronc, des membres inférieurs et des organes pelviens. Néanmoins, l’usage réserve souvent le terme de paraplégie aux seules atteintes d’origine médullaire.

La fréquence des paraplégies est mal connue. La première enquête nationale réalisée en France, en l’an 2000, chiffre l’incidence des paraplégies et tétraplégies post-traumatiques à 19,4/million d’habitants/an.  Il est impossible de donner des chiffres précis de prévalence des paraplégies, notamment concernant les paraplégies d’origine médicale pour lesquelles aucune épidémiologie n’est connue.

La prévalence des paraplégies est en augmentation, en liaison directe avec l’augmentation de la durée de vie des paraplégiques, et ce, quelle que soit l’étiologie.

De grands progrès ont été réalisés dans la prise en charge des patients paraplégiques, notamment quant à la prévention et le traitement des complications (troubles cutanés, troubles vésicosphinctériens) qui pesaient si lourdement il n’y a encore pas longtemps sur le pronostic vital.

Parallèlement, d’importants progrès ont été acquis dans  l’autonomie, la réinsertion sociale et professionnelle.

Récupération d’une lésion médullaire traumatique occasionnant une paraplégie

L’évolution et la récupération dépendent de l’étiologie de la lésion médullaire et de son importance.

Une lésion médullaire complète a un faible potentiel de récupération.

A l’étage thoracique, la plupart des auteurs pensent qu’une lésion qui resterait complète à 3 semaines, le resterait définitivement ou serait sans récupération fonctionnellement utile.

Dans la région lombaire en revanche, où la fréquence des lésions radiculaires est grande, une récupération peut ne commencer qu’après 5 à 6 mois. Le pronostic est nettement meilleur au cours des lésions incomplètes. Au cours de ces lésions, la vitesse de récupération est un bon élément pronostique. La durée du choc spinal n’est pas un facteur pronostique. Les potentiels évoqués somesthésiques corticaux et les potentiels évoqués moteurs par stimulation magnétique transcorticale permettent de préciser la localisation de la lésion, mais ne semblent pas avoir d’intérêt pronostique.  Il est fréquent de noter dans les premières semaines un abaissement du niveau lésionnel, d’un ou de deux métamères, lié à la résorption de l’oedème local. Il améliore le pronostic fonctionnel, surtout au niveau  lombaire, mais ne doit pas être mis sur le compte d’une récupération proprement dite.

L’âge et l’examen neurologique initial moteur et sensitif sont corrélés au pronostic fonctionnel du blessé médullaire.

Marche du blessé paraplégique

Elle dépend de son niveau lésionnel :

  • inférieur à T10, la déambulation est possible grâce à l’appareillage des membres inférieurs et aux aides techniques adaptées selon le niveau lésionnel
  • situé entre T6 et T10, la déambulation est difficile et un corset de stabilisation du tronc est indispensable en plus de l’appareillage des membres inférieurs
  • supérieur ou égal à T6, le tronc est instable par paralysie des muscles grand dorsal (atteinte cervicale), spinaux et abdominaux. La déambulation appareillée est très difficile, voire impossible.Le fauteuil roulant est indispensable.

Vieillissement du blessé paraplégique

Outre le vieillissement propre à chaque étiologie, le vieillissement des paraplégies d’origine traumatique s’accompagne d’une fréquence accrue d’athérosclérose, d’obésité et de risque d’accidents cardiaques et vasculaires des membres inférieurs.

Lors des expertises médicales amiables ou judiciaire, la victime d’une paraplégie doit être assistée par un médecin conseil expert de son choix afin que soient reconnue l’intégral